Page:Variétés Tome VI.djvu/224

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Scarron.

Comme j’ai fort connu la force de son genie, je ne doute pas de son savoir-faire. Il faut qu’il ait poussé la cochonnerie bien avant.

L’abbé Furetière.

Ce que j’ay à vous dire de ce Cochon justifiera le presage que vous en avez fait. Vous saurez donc que, le cardinal d’Etrée etant devenu passionné de la marquise de Cœuvres, laquelle etoit soupçonnée d’avoir accordé au duc de Seaux23 la dernière faveur, il voulut y avoir part ; pour cet effet, ayant averti son neveu, le marquis de Cœuvres, du commerce scandaleux que sa Femme avoit avec le Duc, les Parents s’assemblèrent chez le Marechal d’Etrée24, où il fut resolu de mettre cette infidèle en Religion


23. François Emmanuel de Bonne, comte (et non pas duc) de Sault. Il étoit fils du duc de Lesdiguières. Quand Mme de Cœuvres accoucha, il y eut, vu ses multiples galanteries, grande confusion dans les attributions de paternité. Le mari fut le seul à qui on ne pensa pas. Quant au comte de Sault, on ne l’avoit pas oublié :

Ce n’est point au bourgeois Michaut (Tambonneau)
L’enfant que Cœuvre a mis au monde,
Encor moins au comte de Sault,
Puisqu’on dit qu’elle n’est pas blonde.
À qui donc la donnerons-nous,
Ne pouvant être à son epoux ?
Ne p(Chansonnier Maurepas, t. 3, p. 439.)

24. François Annibal, comte d’Estrées, frère du cardinal, et grand-père du marquis de Cœuvres, qui s’appeloit comme lui François Annibal.