Dedié aux Clercs du Palais.
Compaignons, le sommeil me causa l’autre jour une certaine vision nocturne. Je n’ay voulu manquer vous en faire part ; non pas que le subject soit digne de vos merites, mais à cause qu’il est risible. Vous y trouverez beaucoup de fautes ; je vous prie que ce ne soit
1. Ce mot de Pont-Breton, dont nous n’avons pu parvenir à trouver l’étymologie, servoit à désigner une espèce de petites chansons satiriques alors fort à la mode. L’air sur lequel ces chansons couroient s’étoit d’abord seul appelé ainsi ; par suite la chanson elle-même en avoit pris le nom. L’on en a la preuve par le Chansonnier Maurepas (t. 1, p. 383), qui, reproduisant un couplet contre la princesse de Conti, dit qu’il se chantoit sur l’air des Ponts-Bretons ; et par un passage de Tallemant (édit. in-12, t. 1, p. 113), ou certain couplet de Voiture ayant la même coupe que celui du recueil de Haurepas est appelé un Pont-Breton. Voiture a lui-