Page:Variétés Tome VI.djvu/290

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De souffler cinq cent mille fois5,
Cherchez autre mathematique,
Car qui en cette-cy pratique

Boit dans une escuelle de bois.

Enfans adorants l’alchimie,
Qui dedans vostre academie
Falsifiez l’or à tous coups,
Cherchez autre metempsicose,
Car qui en cette se repose
Un jour sera mangé des pouds.

Enfans de doctrine volage
Qui consommez vostre heritage,
Le plus beau bien tout le premier,
Cherchez un autre art ou science,
Car qui en cette a confiance
Mourra tout nud sur un fumier.

Enfans de la pure follie,
Qu’ores la raison vous deslie
De ce cordage trop pippeur ;
Rompez allambicqz et cornues ;
Que vos plaintes persent les nues,
Disans : Mercure est un trompeur.



5. C’étoit le plus fort de la besogne des alchimistes, que pour cela l’on appeloit souffleurs encore à la fin du XVIIe siècle. Écoutez le Crispin des Folies amoureuses (act. 1, sc. 5) :

Il ne s’en est fallu qu’un degré de chaleur
Pour être de mon temps le plus heureux souffleur.