Page:Variétés Tome VI.djvu/76

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latans, pipeurs, garces, maquereaux. Ce sont tous gens qui se feussent contenus près de leur foyer, si la necessité ne les en eust chassez, ausquels il est aucunement pardonnable s’ils se sont laissez flatter à l’opulance de la première ville du royaume ; le danger, la honte, le vitupère, attachez à quelque peu d’acquest, leur a semblé plus sortable qu’une mort languissante. Mais pourquoy vay-je consumer inutilement le temps au recit des maux qui sont si visibles et palpables ? Il resteroit maintenant de discourir des remèdes que vostre seule main, Sire, assistée et guidée de celle du Tout-Puissant, y pourroit apporter, si la modestie et la discretion ne me commandoit de m’en taire après tant d’excellans esprits qui ont contribué de leur advis, avec plus de grace que je ne sçaurois faire. Les cayers des estats generaux parlent assez clair ; les moyens et memoires du sieur du Noyer32, avec leurs supplemens, sont fort intelligibles, Dieu mercy (excepté que, comme les plus fa-


canonisés. « Si l’on fait, dit d’Aubigné, quelque difficulté de les sanctifier, il faut avoir égard s’ils présupposoient ne faire mal qu’à des hérétiques. » (Hist. univ., liv. 5, ch. 15.) En 1606, on fit raffle de tous ceux qui se trouvoient encore à Paris, on les entassa sur des bateaux et on les mit hors de France. (L’Estoille, édit. Champollion, t. 2, p. 398.) C’est à François Miron qu’on dut cette exécution. La ville lui en fut très reconnoissante. (Félibien, Preuves, t. 2, p. 34, 35.)

32. Autre député des états qui prit vigoureusement les intérêts du tiers, et demanda à grands cris les réformes. Il est parlé de lui, ainsi que du sieur Estienne, qui le soutenoit, dans le Financier à Messieurs des Estats, p. 29.