Page:Variétés Tome VII.djvu/238

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couler cet heureux temps dans des plaisirs continuels et toujours nouveaux.

Pour eviter la confusion dans une si belle entreprise, il a luy même donné les règles qui suivent, telles qu’elles luy ont eté inspirées par Bacchus et par l’Amour, protecteurs de cet ordre.

On a d’abord jugé à propos d’establir trois dignitez, qui seront remplies par trois personnes d’un merite distingué, ennemies mortelles du chagrin et capables d’inspirer de la joye dans les cœurs qui en sont les moins susceptibles. Ceux qui possederont ces dignitez enivrantes seront :

L’eminentissime grand maistre, le grand commandeur de l’ordre, le grand prieur.

Ils seront distinguez : le grand maistre, par un ruban vert, large de deux doigts, qu’il portera en


seille, de l’imprimerie de l’Ordre, s. d., in-12. Mère Meduse, c’est la bouteille. Les mystères ou banquets de l’ordre avoient lieu tous les mois ; chaque membre avoit un surnom significatif, par lequel seul on devoit le désigner. Il étoit défendu de se servir des mots vin, boire, monsieur et madame ; on les remplaçoit par huile, lamper, mon frère et ma sœur. Citons encore l’Ordre de la mouche à miel, créé à la cour de madame la duchesse du Maine, à Sceaux, et sur lequel on peut lire de très curieux détails dans les Mémoires de madame de Staal, édit. Collin, in-12, t. 1, p. 129 ; l’Ordre des Allumettes, le moins connu de tous, fondé vers 1643 à Chaumont en Bassigny, dans la société de la marquise d’Eseau (V. Mém. de l’abbé Arnauld, coll. Petitot, 2e série, t. 34, p. 209–210) ; enfin l’Ordre des Baise-Cul, qui ne nous est connu que par un passage des Lettres de madame du Noyer, t. 1, p. 304.