Page:Variétés Tome VII.djvu/336

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Qui, par leurs armes valeureuses,
En tant de guerres dangereuses
Ont fait retentir autrefois
Le bruit espandu de leur gloire,
Avec le nom de leur victoire,
De çà, de là, de toutes parts11,
Eussent leur chemise empoisée,
Eussent la perruque frisée,

Eussent le taint blanchi de fard12 ?

Hector ainsi ne s’atteintoit,
Ainsi ne s’atteintoit Achille,
L’un qui, preux, défendoit sa ville,
Et l’autre qui la combattoit.
Mais ainsi le mol Alexandre,
Qui ne savoit pas se defendre,
S’accoustroit d’un atour mignard
Et fuyoit au bruit des armes ;
Et au grand conflict des alarmes
Se cachoit, poltron et couard.



11. Var. :

En tant de périlleux hazards.

12. Longtemps ce fut le blanc dont on se placardoit la figure qui s’appela fard. V. Notice des manuscrits, t. 5, p. 163. L’usage universel du rouge au 18e siècle, où la poudre dont on se couvroit la tête rendoit le blanc impossible pour le visage, a seul fait donner au mot fard le sens que nous lui donnons. Regnier (sat. 9, v. 8) parle aussi de la céruse dont on se fardoit. Cette mode de teinture faciale étoit venue d’Italie, comme tous les vices et les ridicules du même temps. V., dans un livret très rare publié vers 1500, Bazelletta del preclarissimo poeta Faustino de Rimine, un sonnet moral sur la manie de se farder (Catal. Libri, p. 238, nº 1481).