Page:Variétés Tome VII.djvu/49

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Tu mens, je le croy bien ; mais dy moy, je te prye,
Comment il doibt mourir, pour passer mon envie.

E. — En vie.

Il doibt mourir en vie ! Ah ! je ne le croy pas,
Mais bien mourir vivant le jour de son trepas.

E. — Repas.

Le jour de son repas ! Quoy ! la mort le doibt suyvre
Quand, saoul de tant de vols, il sera las de vivre !

E. — Yvre.

Il doibt mourir yvre ; encore est-ce un grand bien
De courir à sa mort et de n’en sentir rien.

E. — Rien.

Le vin luy fera donc ce sinistre message,
Et l’aisle de son vol luy fera ce passage.

E. — Pas sage.

« Ce n’est pas estre sage et vivre comme il faut
Que de n’avoir point d’aisle et vouloir voler hault.
Il se faut mesurer, et donner à sa voille,
Selon les propres vents, ce qu’il y faut de toille,
Non point s’elargir trop et recevoir le vent
Qui nous est plus nuisible et nous pert plus souvent. »
En quoy se reduiront, ce pendant que j’y songe,
Ses fausses verités qui couvrent son mensonge ?

E. — En songe.

Mais, puisqu’il doit mourir, ce courtaut desloyal,
Au moins asseure moy quy doibt causer son mal.

E. — Son mal.

Son mal ! il en a faict, mais il est plus coulpable
Pour estre marchant feint que larron veritable.
En quel lieu peut bien estre un de qui les discours
Plaisoient à ce badin quant il parloit atours ?

E. — À Tours.