Page:Variétés Tome VII.djvu/50

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Comment ! nostre courtaut n’a plus icy personne
Quy des fleurs de bien dire à toute heure luy donne !
Je m’en estonne bien, et voudrois toutefois
Lui pouvoir discourir de ce sot quelques fois,
Car j’apprendrois de luy des nouvelles certaines
Plus que des Innocens, d’Echo ny des fontaines.
Nymphe, je te rends grâce, attendant que le temps
Me face revenger de ce que tu m’apprens.
Si j’en veux savoir plus, il faudra que j’envoie
Mes desirs promptement se pourmener à Bloye.
Toute fois, j’en sçay trop, les dieux m’ont revelé
Ce quy m’avoit esté jusqu’icy recelé.
J’ay tacitement sceu quelle estoit sa patrie
Et veu dans un miroir sa genealogie,
Que je porte à madame, affin de m’acquitter
D’une telle promesse et de la contenter.

Stances.

Je reviens donc à vous, garny de pioleries18,
Vous dire qu’en un coup l’air, la terre et les cieux
M’ont conté du badaud toutes les tromperies
Quant je les ay priez seulement par vos yeux.

La terre me portoit, l’air prenoit ma parolle,
Et les cieux mes desirs, des dieux favorisez ;


18. C’est-à-dire couvert de bigarrures. On connoît le proverbe : « Piolé riolé comme la chandelle des Rois », qui