Page:Variétés Tome VII.djvu/56

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Il faut tant, ou sinon l’on ne sonnera point.
Monopole jamais monta-t-il à ce point6 ?
Entre tous les impôts, quel autre impost approche
De celuy que l’on met sur le son d’une cloche ?
On sonne donc enfin, et pour vos cinq escus
On vous donne du son. Sont-ce là des abus ?
Un infâme crieur, de qui l’âme inhumaine
Ne voit aucun vivant qu’avec beaucoup de peine,
Ce funeste crieur qui ne vit que de morts7,
Marchande insolemment pour enterrer des corps.
Choisissez-vous, dit-il, un endroit pour la fosse ?



Bien garnis de tapisserie,
Vous eûtes nos grands chandeliers
Et notre belle argenterie,
Nos beaux ornements bien brodés,
Que monsieur de Langre a donnés ;
Et puis qu’il faut qu’on vous le die,
La croix de Fieubet a marché

Avec sa grosse sonnerie.

6. C’est aussi le propos de Marigny :

Cette sorte d’exaction
Est un infâme monopole
Honteux à la Religion.

7. Les frais du crieur étoient compris dans ceux de l’enterrement :

Vous ignorez, pour le certain,
Qu’il faut les droits de la fabrique,
D’un crieur et du sacristain.

C’étoit lui qui apportoit dans les maisons l’attirail des convois, comme dit Regnard dans le Légataire, acte IV, scène dernière, et qui régloit le tarif, comme on le voit ici.