Page:Variétés Tome VIII.djvu/104

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huit ans qu’il n’avoit escrit de ses nouvelles ny à sa femme ny à aucun des siens, tant qu’on ne savoit où il estoit ny ce qu’il faisoit, un nommé Arnauld Tily8, natif du village de Pin de Sagias, en comté de Foix, prit faussement le nom de Martin Guerre, pensant (comme il advint après) que par là il pourroit jouyr de la femme et des biens dudict Guerre, dont il avoit fort grande envie. Arnauld estoit de mesme corsage que Martin, et avoit au visage, aux yeux, aux mains, des signes tous pareils ; à quoy on doit aussi beauquoup que quand le dict Martin s’absenta il n’avoit point encore que bien peu de barbe ; tellement qu’avec le temps, au retour, estant creüe, elle pouvoit couvrir et deguiser la dissemilitude quy y pouvoit estre. Estant ledict Arnaud faux Martin en ce point asseuré et d’un esprit vif et composé à tromperie, il n’entra pas en la maison de la femme qu’il pretendoit abuser, que premièrement quel il s’y faisoit il n’eust senty. Il arriva en un village assez près, où il s’ar-


quante livres. La fondation de l’Hôtel des Invalides ne les affranchit pas de cette contribution de bienfaisance ; elle la fit régulariser, au contraire : en vertu d’un edit de 1704, toutes les pensions faites aux oblats furent comprises parmi les fonds affectés à l’entretien de l’Hôtel ; elles furent toutes portées à cent cinquante livres, et il n’y eut plus un seul bénéfice royal qui en fût exempt. Henri III, plus qu’aucun autre de nos rois, avant Louis XIV, s’étoit occupé de ces pensions et de l’asile à donner aux invalides dans les couvents. V. Isambert, Anciennes lois françoises, t. 14, p. 599.

8. Arnauld du Thil, dit Pansette, lit-on dans la relation donnée par Rocoles, p. 20.