Page:Variétés Tome VIII.djvu/134

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Il n’y auroit un seul cocu ;
Mais elles gaignent ces richesses
Aysément pour un tour de fesses

Ou pour un simple coup de cu.

À voir leurs habits sont des garces,
Ou bien des joueuses de farces
Les plus honnestes au maintien ;
Leur simarre à l’italienne8
Sent mieux la licence payenne
Que l’honneur d’un grave chrestien.

Depuis les pieds jusqu’à la teste,
La dame qui fait plus l’honneste
Veut sembler garce en son atour9,
Où la putain, tout au contraire,
Tasche l’honneste contrefaire,
Et non pas la fille d’amour.

Je ne puis donner de louanges,
Mesdames, à ces manches d’anges10,


8. Les modes et les étoffes italiennes, bandes et passements de Milan, etc., étoient surtout proscrits par l’ordonnance de Louis XIII.

9. Je n’ai pas besoin de faire remarquer combien cela est resté vrai de nos jours.

10. Ces manches sont justement à la mode aujourd’hui. « Elles étoient fort larges, dit Furetière, au mot Ange, dans son Dictionnaire, et n’alloient qu’à la moitié du bras. » On les appeloit ainsi parce que les anges peints sur les tableaux en ont ordinairement de semblables. Sorel, au livre V de Francion, parle de ces robes à l’ange (édit. de 1663, p. 248). — Ces manches n’étoient pas alors les seules qui fussent à la mode. Courval-Sonnet, dans sa satire IV