Page:Variétés Tome VIII.djvu/135

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

À ces jupes et ces rabas ;
Car, soit au cours ou dans les tables,
Vrayment ! il faudroit estre diables

Pour se garder de vos appas.

Ô ! que vous avez bonne mine
Sous un taffetas de la Chine11
En mettant les ventres au vent !
Est-ce ainsi que l’ont fait vos mères,
Femmes qui estoient si sevères
À faire couvrir leur devant12 ?

Dieux, quel prodige ! Sans le linge,
On verroit vostre petit singe
Qui enrage sous ce quaintin
Et de la pasture demande,
Sçachant que vous estes friandes
Des postures de l’Aretin.

Bien tost sans doute une furie


contre la vanité, inconstance et superfluité des habits, cite encore

Les manches de la robe à bouillons, en arcades.

11. Les taffetas de la Chine, alors fort en faveur, étoient rayés de bleu, d’incarnat, de jaune d’or et d’argent. (Céremonial françois, t. 2, p. 68.) Brebeuf, dans son Lucain travesti (Rouen, 1656, in-8, p. 16), parle aussi du taffetas ondoyé de la Chine. Le mot chiné appliqué aux étoffes bariolées vient de là.

12. Le devanteau, sorte de petit tablier qu’on portoit en déshabillé, étoit pourtant encore à la mode. Courval-Sonnet n’oublie pas, dans sa satire citée tout à l’heure :

Un devanteau de toile à créneaux rayonnés.