Page:Variétés Tome VIII.djvu/16

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Et depuis le dit sieur de Guyse estant venu avec l’armée en ce lieu de Sainct-Hilaire après Sainct-Mesmin, il le suivit, ayant acheté du seigneur de la Mauvoysinière15 un cheval d’Espaigne au dit lieu de Messas, moiennant la somme de cent escus qu’il lui bailla avec le courtaut sur lequel il estoit monté auparavant. Et fut pour quelques jours logé au chasteau de Corneil16, distant de deux ou trois lieues du dit camp de Sainct-Hilaire, differant d’executer la dite entreprise jusques à ce qu’il vid qu’on pressoit fort ladite ville d’Orléans et qu’on faisoit tous efforts de la prendre17 ; et craignant lors que plusieurs des


dit seigneur admiral luy dit : « Qu’il ne tienne point à l’argent, je vous en bailleray, mais advertissez-moy soigneusement et diligemment de ce que fera M. de Guyse, et si d’adventure vous tuez vostre cheval, je vous donneray de l’argent pour en avoir un autre. »

15. C’est de La Mauvissière qu’il faut lire, comme l’écrit Brantôme. Michel de Castelnau de La Mauvissière, tout récemment de retour de Normandie, se trouvoit en effet alors au siége d’Orléans, ou il étoit venu de la part de M. de Brissac prier le duc de Guise d’abandonner cette entreprise pour porter tout son effort vers Rouen, qui manquoit de secours. Il avoit assisté à la prise du Portereau par l’armée du duc. V. ses Mémoires, liv. 4, ch. 9, et l’excellente étude de M. G. Hubault (Ambassade de Michel de Castelnau en Angleterre, 1856, in-8, p. 11–12).

16. C’est le château de Cornay, aujourd’hui détruit. Il se trouvoit en Sologne, à quatre lieues d’Orléans, près de l’immense plaine de Cornay ou des Quatre-Vents, qui servit, en 1815, aux campements de l’armée de la Loire. On la trouve au midi du chemin de La Ferté, l’un des six quartiers qui formoient autrefois la paroisse d’Olivet.

17. Le Portereau étoit pris, ainsi que les tourelles qui