Page:Variétés Tome VIII.djvu/197

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Après avoir préveu l’orage,
Nous nous sommes mis à prier,
Ayant jugé qu’estant en cage
On nous contraindra de crier

Eya !

Et, voyant que personne n’ose
Venir deferer des premiers,
Qu’est-ce qu’on demande autre chose,
Sinon nous tenir prisonniers ?

Ergo,

On veut remettre cette faute
Sur nous, et, ce qui est le pis,
C’est que l’on le dit à voix haute ;
Soyez vers le Roy vostre fils

Advocata nostra.

Vous le pouvez, ô grande Reyne !
Un chacun de nous le prevoid.
Changez en douceur ceste haine ;
Chacun l’espère, car on void

Illos tuos misericordes oculos.

Le bruit de nos malheurs s’embarque
Sur le ponant et au levant ;
L’amitié d’un si grand monarque
Est comm’ elle estoit auparavant

Ad nos convertere.

Rendez la liberté perdue
Par tous ces accidens divers ;
Vostre clemence assez congnue