Page:Variétés Tome VIII.djvu/277

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Eh bien ! c’est assez pour le present, me voilà quitte de mes grands remercîmentz ; je n’en suis pas plus pauvre pour avoir promis, ny eux plus riches pour s’estre contentez de ma promesse.

Venons maintenant aux comparaisons, tous desmenties à part, d’autant que mon espée commence à tenir au fourreau depuis la paix ; toutes fois, s’il se faut bastre, le Soldat François le fera pour moy4. Les secrettes faveurs qu’il a receües de moy l’obligent à ceste corvée. Et mon M. Guillaume l’en remerciera plus amplement, estant venu brave, leste, galand ; et moy, plus heureuse que Venus pour son Adonis, ou Clymène pour son Phaeston, ay fleschy les Parques et Pluton. Et bien ! qu’en dites-vous ? ne voilà pas assez de quoy faire un feu de joye de chene-



gue, comme elle l’a dit tout à l’heure, se met donc volontiers du côté des adversaires de Genebrard. Elle étoit fidèle servante du Roi, nous l’avons déjà dit, Caquets de l’Accouchée, p. 168, note. Un fait qui nous avoit jusqu’ici échappé prouve qu’elle ne se contentoit pas seulement de l’amuser, mais qu’elle pouvoit encore, aussi bien qu’une personne du meilleur sens, lui rendre service. C’est à elle qu’on dut l’arrestation de Jean Châtel. Au moment où le roi se sentit blessé à la lèvre, « regardant, dit l’Estoille, ceux qui estoient autour de luy, et ayant advisé Malhurine la folle, commença à dire : « Au diable soit la folle ! elle m’a blessé. » Mais elle, le niant, courust tout aussitost fermer la porte, et fut cause que ce petit assassin n’eschappat. » (L’Estoille, édit. Champollion, t. 2, p. 252.)

4. Le Soldat François, s. l., 1605, in-8, livret qui fit grand bruit alors, et qui donna lieu à une foule de réponses dont on peut voir la liste dans le Catalogue La Jarrie, 1854, in-8, 2e partie, p. 64, nº 5082.