Page:Variétés Tome VIII.djvu/281

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paty. Par S. Jean le bon S., ces mangeurs de cul de poule ont fait gorge chaude de tout. Ô ! qu’on dit bien vray que les chevaux qui labourent l’avoine ne la mangent pas ! C’estoit tout le vaillant de mon


a fait faire connoissance en son livre 2, ch. 11. Comme Panurge, il est un peu défiguré, mais il gagne à l’être. L’un remplace sa malice par du simple bon sens ; l’autre fait de même pour sa bêtise. Le profit le plus réel est donc pour lui. Guéridon est de plus fraîche date ; il ne remonte pas plus loin que l’époque où l’on nous le met ici en scène. D’où vient-il ? je ne sais. Le patois qu’on lui fait parler nous donneroit à penser qu’il est du Poitou, ou plutôt encore de la Marche, d’autant que son nom pourroit bien être un dérivé de celui de Guéret, principale ville de cette pauvre province. Il est bien entendu que je n’avance cela qu’avec toute réserve et parce que je ne vois rien de plus probable à supposer. Sous Louis XIII, Guéridon est partout : d’abord, c’est, comme ici, un villageois parlant par sentences et par distiques ; puis il devient un héros de chansons, et son nom, mis au refrain, y ramène naturellement le don don traditionnel. Voici, par exemple, un des couplets où il intervient ainsi. On devinera sans peine qu’il est dirigé contre Marie de Médicis et le maréchal d’Ancre. Nous l’avons trouvé dans le Recueil Maurepas, t. 1, p. 5 :

—-Si la Reine alloit avoir
—-Un enfant dans le ventre,
—-Il seroit bien noir,
—-Car il seroit d’encre.
Ô Guéridon des Guéridons !
—-—-Don, daine,
Ô Guéridon des Guéridons !
—-—-Don, don.

L’air sur lequel se chantoit cette chanson étoit, on le voit par une note du même volume (p. 333), l’air du Toureloure,