Page:Variétés Tome VIII.djvu/74

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Dans le temps qu’elle étoit ainsi attachée au service de madame de Montespan, et occupée dans sa maison, elle eut par occasion rapport au roi ; on dit que ce fut au sujet de quelques lettres qu’elle écrivit à ce prince, au nom et par ordre de la dame43. Ces lettres ayant paru fort spirituelles et


premier. « C’est une chose étonnante que sa vie, écrit Mme de Sévigné ; aucun mortel, sans exception, n’a commerce avec elle. » (Lettre du 26 décembre 1672.) Un an après, pourtant, le mystère s’est un peu relâché ; elle peut aller voir Mme de Sévigné, et celle-ci peut se permettre de la ramener dans sa cachette. « Nous trouvâmes plaisant d’aller ramener Mme Scarron à minuit au fin fond du faubourg Saint-Germain, fort au delà de Mme de La Fayette, quasi auprès de Vaugirard, dans la campagne ; une grande et belle maison où l’on n’entre point ; il y a un grand jardin, de beaux et grands appartements, etc. » (Lettre du 4 décembre 1673.) M. d’Argenson parle aussi de cette grande demeure, située, dit-il, « quelques maisons après la barrière de la rue de Vaugirard. » Il y étoit souvent allé voir M. et Mme de Plélo, et en 1740 il y étoit retourné faire visite au marquis de V… ; elle tomboit alors en ruines. (Mémoires du marquis d’Argenson, édit. elzevir., t. 2, p. 167.) Mme de Caylus, qui ne met pas toujours dans ses récits autant d’exactitude que de charme, dit par erreur que la maison de la rue de Vaugirard ne fut achetée, par ordre de Louvois, que pour les derniers bâtards du roi, dont Mme de Maintenon ne fit pas l’éducation. (Souvenirs, p. 73.)

43. Mme Scarron rendoit ainsi à Mme de Montespan le service que Mme Paradis, mère de l’académicien Moncrif, avoit rendu à plus d’une grande dame de son temps. « Elle écrivoit avec la même facilité dont son fils a fait preuve, dit M. d’Argenson (Mém., t. 1, p. 120), et se rendit utile,