Page:Variétés Tome VIII.djvu/75

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d’un style tout different de celles de la dame de Montespan, ce prince voulut savoir de quelle main elles venoient ; il l’apprit, et dès lors il sentit, dit-on, de l’inclination pour madame Scarron44. Il la vit, elle lui agréa, et ce fut après la mort de la reine, arrivée en 168345, qu’il s’attacha à elle, et, quelque temps après, madame de Montespan s’étant retirée et même éloignée de la cour, le roi lui donna l’appartement de la reine46. À l’occasion de ce grand changement, qui fit tant de bruit à la cour et par tout le royaume, M. le marechal de La Feuillade lui dit avec son air plaisant : Vous êtes delogée, Madame, mais ce n’est pas sans trompette. Ce qui augmenta le bruit, et même le murmure, parmi les courtisans et les princes, c’est qu’un jour, dans une ceremonie publique, après que les princesses eurent


dans quelques sociétés de femmes, en écrivant pour elles leurs lettres. »

44. Une des lettres que Mme Scarron auroit ainsi écrite pour Mme de Montespan court les Recueils ; elle est visiblement fausse. La Baumelle l’a donnée, mais seulement, dit-il, pour ne rien omettre. Selon lui, c’est Gayot de Pitaval qui l’a forgée. (Lettres de Mme de Maintenon, 1757, in-12, t. 1, p. 58.)

45. « Le roi l’epousa, dit Saint-Simon, au milieu de l’hiver qui suivit la mort de la reine. » (Édit. Hachette, in-8, t. 13, p. 15.)

46. « La satieté des noces, ordinairement si fatale, et des noces de cette espèce, dit Saint-Simon, ne fit que consolider la faveur de Mme de Maintenon. Bientôt après, elle éclata par l’appartement qui lui fut donné à Versailles au haut du grand escalier, vis-à-vis de celui du roi, et de plain-pied. » (Id., p. 16.)