Page:Variétés Tome X.djvu/113

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

terre à la salle de descente des ambassadeurs ; ils attendirent l’heure de l’audience. Après s’être lavés selon leur coutume, ils mirent des bonnets de mousseline, faits en pyramides, au bas desquels étoient des couronnes d’or larges de deux doigts, qui marquoient leurs dignités ; de ces couronnes, il sortoit des fleurs, des feuilles d’or minces, ou quelques rubis en forme de grains. Ces feuilles étoient si légères, que le moindre mouvement les agitoit. Le troisième ambassadeur n’avoit point de fleurs au cercle d’or de sa couronne. Les huit mandarins avoient une pareille coiffure de mousseline sans couronne.

On avoit préparé au bout de la grande galerie du château, du côté de l’appartement de Mme la dauphine, un trône élevé de six degrés, le tout couvert d’un tapis de Perse à fond d’or, enrichi de fleurs d’argent et de soie. Sur les degrés, on avoit placé de grandes torchères et de grands guéridons d’argent ; au bas du trône, à droite et à gauche, en avant, on avoit mis, d’espace en espace, de grandes cassolettes d’argent, chargées de vases d’argent. On avoit ménagé un espace vide de quatre à cinq toises, où les mandarins qui étoient à la suite des ambassadeurs pussent être pendant l’audience, sans être pressés par les courtisans16.



escalier, par le bruit des tambours et des trompettes, « pour imiter, dit le marquis de Sourches, la manière du roi de Siam, qui ne descend jamais à la salle des audiences sans cette musique. » Mémoires, t. II, p. 162.

16. De Visé, dans sa 3e partie du Voyage des ambassadeurs de Siam en France, a donné une planche représen-