On marcha à l’audience en cet ordre :
Le sieur Girault à la tête des deux secrétaires de l’ambassade, nu-tête ;
Six mandarins vêtus de vestes avec des écharpes, le poignard au côté, leurs bonnets de soie fine en tête, faits en pointes pyramidales ; douze tambours de la chambre du roi, battant la marche ;
Huit trompettes de la chambre du roi précédoient une machine de bois doré, faite en pyramide, appelée lieu royal, où la lettre du roi de Siam étoit posée ; elle étoit portée par des Suisses du régiment des gardes ; quatre Siamois marchoient autour, avec de grands bâtons de deux toises de haut, portant quatre espèces de parasols ;
Les trois ambassadeurs, de front sur une même ligne, avec le duc de La Feuillade à droite, et le sieur de Bonneuil à gauche.
Deux officiers portoient de grandes boîtes rondes ciselées, avec des couvercles relevés. Ce sont des marques de leurs titres et de leurs dignités, que le roi de Siam leur donne lui-même, en présence duquel ils ne paraissent jamais sans ces marques de distinction.
On passa, en cet ordre, par la cour du château, où les gardes de la prévôté étoient en haie ; une partie des cent-suisses de la garde hors la porte de l’escalier du grand appartement, et l’autre sur les degrés.
Le sieur de Blainville, grand-maître des céré-
tant ce « siége d’argent », comme l’appelle le marquis de Sourches. Mémoires, t. II, p. 162.