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Page:Variétés Tome X.djvu/115

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monies, et le sieur de Saintot, maître des cérémonies, à la tête des cent-suisses, reçurent les ambassadeurs, l’un marchant à droite, et l’autre à gauche dans la marche.

La machine du lieu royal arrêta en dehors de la porte de la salle des gardes du corps, où elle resta. Le premier ambassadeur en tira une boite d’or, dans laquelle la lettre du roi de Siam étoit enfermée. Il la donna à un mandarfn, pour la porter sur une soucoupe d’or, le faisant marcher devant lui.

Les tambours et les trompettes restèrent en cet endroit. Le maréchal duc de Luxembourg, capitaine des gardes du corps, reçut les ambassadeurs à la porte de la salle des gardes, tous en haie et sous les armes. Il prit sa place ordinaire à droite, en avant, partageant avec le duc de La Feuillade l’honneur de la main de l’ambassadeur.

À l’entrée de la galerie, ceux de la suite et du cortège de l’ambassadeur se prosternèrent, aussitôt que le secrétaire ordinaire du roi à la conduite des ambassadeurs les eut rangés à droite et à gauche : ils auroient toujours eu le visage contre terre, si le roi ne leur eût permis qu’ils le regardassent. Il dit qu’ils étoient venus de trop loin pour ne leur pas permettre de le voir17. Les mandarins, voyant de


17. Il n’étoit, du reste, pas fâché d’être vu dans sa magnificence. Le marquis de Sourches a décrit l’habit qu’il portoit, habit fait exprès pour cette cérémonie, et qui, dit-il, valoit mieux que tout le royaume de Siam : « Il étoit à fond d’or, tout chamarré de diamants d’une grosseur prodigieuse. » Mémoires, t. II, p. 163.