Page:Variétés Tome X.djvu/124

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II

Ce jeudy au soir5.

Voilà un billet que je vous suplie de vouloir lire, il vous instruira de ce que l’on demande de vous. Je n’ay rien à y adjouster, sinon que l’homme qu’il l’escrit6, est un des hommes du monde que j’ayme autant, et qu’ainsi, c’est une des plus grandes obligations que je vous puisse avoir que de luy accorder ce qu’il souhaitte pour son amy. Je viens d’arriver à Fresne, où j’ay esté deux jours en solitude avec madame du Plessis7 ; en ces deux jours-là, nous avons parlé de vous deux ou trois mille fois ; il est inutile de vous dire comment nous en avons parlé, vous le devinés aisement. Nous y avons leu les Maximes de M. de La Rochefoucauld8 : Ha Ma-


5. Cette lettre, des plus importantes, a, je ne sais comment, échappé à M. Cousin et à M. Sainte-Beuve.

6. C’est-à-dire qui l’écrit. Cette fois, madame de La Fayette n’avoit pas écrit elle-même, elle avoit dicté, à qui ? je ne sais, mais c’étoit assez souvent son habitude, et toute main alors lui étoit bonne.

7. Madame du Plessis-Guénégaud, chez laquelle madame de Sévigné, madame de La Fayette, Arnaud d’Andilly, etc., alloient souvent dans ce beau château de Fresnes, près de Meaux, illustré plus tard par Daguesseau. V. Lettre de Sévigné, 1er août 1667.

8. Elles étoient encore manuscrites. L’auteur les avoit communiquées à madame de Sablé, qui, à son tour, sans avoir l’air d’agir en son nom, les communiquoit à ceux ou à celles qui lui paraissoient le plus capables d’en juger. V. les Lettres de La Rochefoucauld dans l’édit.