Page:Variétés Tome X.djvu/169

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Pour m’enfuir en celuy des François,

Bien qu’en nul point je ne fusse coupable.

Auparavant que sortir d’Angleterre,
L’on a chassé mes Prestres et amis ;
L’on a brizé jusqu’à mon Crucifix,
Et mes Autels l’on a jetté par terre3.



de 1644. (Journ. d’Ol. d’Ormesson, t. I, p. 224.) Elle habita le vieux château de Saint-Germain, le Palais-Royal, puis le couvent de la Visitation, à Chaillot. (V. plus haut, p. 45, note.) La misère fut souvent grande pour elle et pour tous ceux qui l’avoient suivie. On en fit un crime à Mazarin ; on alla même jusqu’à dire qu’il avoit par ses spoliations ajouté encore à la pénurie de ces Anglois réfugiés. La Mazarinade lui dit :

Va rendre compte au Vatican
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
De ta sincérité fardée,
Des Angloys qui n’ont point de pain,
Que tu laisses mourir de faim ;
Et de leur reine désolée
De ses bagues par toi volées.

3. Ceci n’est-il pas une allusion a l’énergique mesure prise par Charles Ier lui-même contre les François, gentilshommes, chapelains, etc., qui composoient la maison de la reine à Londres, et dont les prétentions turbulentes avoient soulevé de grands mécontentements à la cour et à la ville ? Le roi les réunit tous un soir et leur intima l’ordre de partir sur-le-champ ; ce qui fut fait, et sans le moindre retard, car les voitures étoient prêtes. Afin que la reine ne fît rien pour s’opposer à ce départ de ses amis, le roi l’avoit traînée dans son appartement et l’y avoit enfermée. Sa colère, qui fut terrible, ne put heureusement se porter que contre les vitres, qu’elle brisa. Une lettre de