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Page:Variétés Tome X.djvu/18

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habits, tant pour ses plaisirs, tant pour les gages de ses serviteurs, chacun selon son rang ; et afin d’estre bien servy, il ne faut regarder à dix escus, plus ou moins, quand l’on cognoist un bon et fidel serviteur. Que tous maistres faisans cecy se resjouyssent gaillardement avec leurs femmes, qu’ils soient d’accord de tout ce que veut l’un et l’autre, car c’est ce qui fait le bon ordre de la maison entre les serviteurs ; pour ce que s’il y a de la dissention entre l’homme et la femme, l’un dit je suis à Monsieur et l’autre dit je suis à Madame, cependant tout demeure à faire, et rien ne se fait qu’avec dispute bien souvent.

Or comme l’homme et la femme sont unis par le sainct mariage, et que Dieu les bénit, il faut donc s’aymer puisque Dieu le veut ainsi, et principalement les gens de condition ; il faut que l’homme considère que la femme est sa chair, et la femme cognoisse que son origine est de retourner à sa source ; avec ce conseil de l’Evangile, qu’il faut quitter père et mère pour suivre son mary, c’est un commandement de Dieu, et que si tant est que la femme soit douée d’un esprit plus fort que son mary, il faut qu’elle l’attire à soy par mignardise, et par ainsi luy oster toute occasion de fascherie ; comme si un vouloit tout perdre, sans vouloir toutesfois rien laisser. Je jure, et il est vray qu’il n’y a point d’homme qui ne se laisse facilement persuader par sa femme, quand il est par elle traitté dou-


sçavoir ce qu’on peut despendre, soit par an ou par jour, particulièrement pour chaque espèce de despence ; 1624, in-8º.