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Page:Variétés Tome X.djvu/20

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Or, puisque la charité commande d’aymer son prochain comme soy mesme, l’homme doit donc aymer sa femme plus que tout autre chose qui soit au monde, d’autant qu’il l’a joincte avec luy pour fructifier et remplir la terre d’une semence qui soit agreable à Dieu ; cela estant, tout ira bien. Esgayez donc vos esprits au cours et à la promenade, tandis que je donneray l’ordre à vostre maistre d’hostel, comme vous voulez estre servis, selon tel somme par jour, et ce que vous desirez qu’il vous soit servy, avec l’instruction par laquelle vous voulez qu’il se comporte en vostre maison, afin de vous oster de peine et de tracas.

Discours de l’Autheur avec le Maistre d’Hostel.

Monsieur le maistre, cependant que le temps est beau, faisons un tour de jardin ; il y a longtemps que je desire vous entretenir sur le sujet que Monsieur a de vouloir regler sa maison, et c’est pourquoy il s’en veut rapporter en vous, et m’a commandé de vous dire de sa part son dessein.

Premierement, il a tant à despenser par an, il en veut mettre tant pour sa table, tant pour ses chevaux, tant pour ses plaisirs et pour ses habits, et veut qu’il luy reste cela franc par an. Cela est bien aysé à faire, mais il veut donner un metier à tel et marier tel avec telle17, et prendre de bonnes et fi-


17. Les seigneurs avoient alors de ces soins dans leur