Page:Variétés Tome X.djvu/245

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à propos qu’on ne sçauroit les refuser ; enfin, de tous ceux qui employent leurs richesses pour l’utilité ou pour le plaisir des personnes qu’ils aiment.

Qui sçait de ses grands biens faire un parfait usage
——--Est magnifique en equipage,
——--Fait tout avec profusion,
Tâche à donner souvent bal ou colation ;
Que s’il peut engager en quelque promenade
L’objet dont les beaux yeux l’ont sçû rendre malade,
Son carrosse attelé de six chevaux de prix
Fait trembler sous ses pas le pavé de Paris ;
Il se met en campagne, et, sans reprendre haleine,
En d’agréables lieux il conduit l’inhumaine.
Là l’aimable musique et les mets delicats,
Par des soins diligens, ont devancé leurs pas.
——--Cependant, ce train magnifique,
Tous ces mets delicats, cette aimable musique,
——--Ce qui devance ou ce qui suit,
Et qui gagne le cœur des plus indifferentes,
——--Ce n’est que de l’argent traduit
——--En cent manières differentes.

« En effet, poursuivit le louis, recevoir ou donner de l’argent est une chose également honteuse ; même après l’avoir donné, quelques-uns tâchent de le ratraper. Une dame de ma connoissance en usa de cette sorte assez plaisamment, il y a quelque temps. Après avoir fait un present considerable à son amant, elle le pria, à deux jours de là, de lui prêter tout ce qu’il auroit d’argent en son pouvoir pour une affaire de consequence qui lui étoit survenue.