Page:Variétés Tome X.djvu/244

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galantes autant qu’il te sera possible, mais au moins que je ne sçache rien de certaines aventures qui ne meritent pas le nom de galanterie, et dans les quelles les pièces de moindre valeur que toi peuvent avoir cours.

——--Sur cet article, par avance,
——--J’impose un eternel silence
—-Aux ecus d’or autant qu’aux ecus blancs.

« Ne crains point, interrompit gravement un double louis qui mouroit d’envie de parler ; si nous avions à t’entretenir de quelque chose qui approchât de l’amour, où l’interêt peut avoir quelque lieu, nous ne traiterions pas cette matière si grossierement ; je ne te parlerois que de ces dons, utiles et secrets, que l’on appelle generosité et grandeur d’âme ; que de ces personnes bien faites et bien faisantes3 qui, pour donner courage à leurs galans, travaillent à leur etablissement et à leur fortune, ou de ces galans industrieux qui sçavent faire des liberalitez si


3. Bien faisant, qui étoit un mot tout nouveau, ne s’écrivoit pas alors tout d’une pièce. On séparoit, comme ici, l’adverbe du participe, de façon qu’ils ne fissent jamais complétement corps et pussent garder l’allure qui leur étoit propre. On auroit cru faire une faute alors si l’on avoit dit : plus bien faisant. On disoit, comme fit Voiture dans une de ses lettres : mieux faisant. Quant à bien-faisance, c’étoit un mot créé par Balzac, mais qu’on n’employoit pas. Un siècle après, l’abbé de Saint-Pierre le retrouva (V. Mémoire pour diminuer le nombre des procès, p. 37), et on lui en fit honneur comme d’une invention.