Page:Variétés Tome X.djvu/278

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promis de rompre le fort », ce dit l’Anglois18 ; le François respond : « Vous aviés promis de faire ouvrir la Rochelle et la faire obeyr. » Le roy conservoit ses sujects en la seurté des edicts ; ils estoient non seulement gardés, mais amplifiés. Et ainsi, Manifeste, pour vous rendre vos mots, vostre maistre n’estoit eludé, c’est vous qui avés illudé le nostre, et nous faites des illusions ; c’est pourquoy il m’est permis d’alluder sur vostre nom. Vous luy deviez conseiller le voyage du Palatinat, le restablissement de son beau-frère en son Estat, usurpé depuis tant d’années19 ; c’estoit là son Maraton et la glorieuse


mieux qu’il en soit fait ici mention. (Mém. inéd. du Cte Leveneur de Tillières, publiés par C. Hippeau, 1862, in-18, p. 88–150.)

18. Le manifeste se plaignoit de ce qu’au mépris des paroles données pour les réformés de La Rochelle, et des promesses faites au sujet de la démolition du fort Saint-Louis, dans l’île de Ré, non-seulement on l’avoit conservé, mais de plus qu’on avoit augmenté sa force, et même bâti d’autres forts dans l’île.

19. Frédéric V, électeur palatin, s’étant laissé faire roi de Bohême, avoit attiré contre lui toute la puissance des Impériaux, et dans une courte lutte, qui fut la première phase de la guerre de Trente Ans, il avoit perdu ses deux couronnes d’électeur et de roi. Retiré en Hollande, puis à Mayence, avec sa femme Élisabeth d’Angleterre, sœur de Charles Ier, il mourut dans cette dernière ville, le 29 nov. 1632, peu de temps après la mort de Gustave-Adolphe, qui avoit entrepris pour son rétablissement ce que Francien conseille ici au roi d’Angleterre, et qui eût tenu complétement sa promesse sans le coup mortel dont il fut frappé à Lutzen.