Page:Variétés Tome X.djvu/279

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lice de ses entreprises, et non pas fomenter des rebelles à leur prince : il falloit remettre le Palatin. Je vous en dirois davantage en autre langue, mais vous n’estes pas Latin, moins bon François ; je passe pour Romain, et vous Anglois, comme vous le professés et escrivés en vostre Manifeste, que vostre roy a patienté au delà de la patience. Il n’a point esté moyenneur20 de paix ; elle estoit auparavant vostre alliance, et si elle a esté esbranlée depuis, la cause en est plus manifeste que le nom de vostre satyre. L’on avoit promis la demolition de Fort-Louys, l’on avoit promis à Louys une plaine et absolue obeïssance de ses sujets21, et une entrée en ses villes sans train limité. Qui a deu commencer à accomplir, ou le maistre ou le vallet, ou le prince ou le sujet ? Le Fort-Louys est une hostellerie pour loger ceux qui arrivent tard, les portes fermées, et si l’on ne veut souffrir que le gouverneur de la province loge en ville, au moins que le bourgeois de la Rochelle luy permette de demeurer dans les faux-bourgs, ou en la banlieuë, et le Manifeste


20. Ce mot étoit depuis fort longtemps dans notre langue avec le sens de négociateur, et, moins noblement, d’entremetteur. On lit dans Commines (liv. III, ch. 8) : « Le connestable de Saint-Pol vouloit tousjours estre moyenneur de ce mariage. » Et dans la traduction du Gusman d’Alfarache, par Chapelain (2e part., liv. III) : « Sa bonne amie la moyenneuse de leurs plaisirs secrets. »

21. Le manifeste prétendoit que cette obéissance et complète soumission étoit obtenue, et par là les réformés s’étoient rendus dignes d’obtenir à leur tour ce qu’on leur avoit promis, notamment la démolition du fort Louis.