Page:Variétés Tome X.djvu/34

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

De l’aage qui tout consomme,
Noircissent tous les matins,
Et sans faveur des destins

On voit rajeunir un homme.

Les mignons délicieux
Viennent faire les doux yeux
Aux desseins qui les attendent,
Et tient-on pour vérité
Que d’un ou d’autre costé
Messieurs ont ce qu’ils prétendent.

Le bourgeois passe riottant
Et promène en s’esbattant
Cinq enfants et deux nourrices
Qui ont plein leurs devanteaux
De craquelins, de gasteaux,
De guignons, de pain d’espice10.

La soubrette a son dessein
Et se fait gonfler le sein
Plus dure qu’un cuir de botte,
Et veut charmer de cela


10. Les petits marchands de ces friandises ne manquoient pas sur le Cours ; mais, pour les avoir bonnes, il falloit s’en fournir rue Saint-Antoine, près Saint-Paul, chez Flechmer, l’illustre pâtissier qui, suivant Marigny en son poëme du Pain béni, avoit le monopole des pains bénits de la paroisse : « Le sieur Flechmer, lit-on dans le Livre commode des Adresses, fait un grand débit de fines brioches, que les dames prennent chez lui en allant au Cours de Vincennes. »