Page:Variétés Tome X.djvu/36

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Un farouche vient au trot
Et s’en va, sans dire mot,
Guetter le monde à la porte12 ;
Je crois que le plus souvent
Il n’y cherche que du vent,
Et c’est ce qu’il en remporte.

Quelques braves vont contant
Quel bruit font en s’escartant
Les grains mortels des grenades,
Si bien qu’un bourgeois peureux
Baisse la teste auprès d’eux
Comme au bruit des mousquetades.

L’on y void à certains jours,
Sans rideaux et sans velours,
Un vieil coche de la foire
Où l’on void fort librement
Qu’il a l’air assurément
D’un bordel ambulatoire14.

Il y vient certains censeurs
Blasmer le siècle et les mœurs,


13. Porte Saint-Antoine.

14. C’est le nom qu’on donna plus tard aux fiacres, et qu’ils ont pour la plupart mérité de garder. « Ces carrosses, dit Leroux, font ordinairement beaucoup de bruit en roulant ; ils n’ont point de glaces ni devant ni aux portières… Les fiacres (cochers) qui mènent ces carrosses sont la plupart des maquereaux, qui connoissent tous les lieux de débauche de Paris… » Dict. comique, 1718, in-8º, p. 66.