Page:Variétés Tome X.djvu/7

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dérant en moy-mesme, je me suis représenté l’estat malheureux auquel beaucoup de personnes se trouvent enveloppez pour n’avoir pas conduit leur mésnage assez dextrement ; et sur cette pensée, je suis avisé de les envoyer chez vous pour apprendre leur leçon, car je sçai par bonne experience qu’ils n’auront pas esté deux fois en vostre escole, sans en tirer un grand profit ; mais comme la presse seroit trop grande, je vous supplie, Madame, de recevoir ce petit traité, que je presente à vostre grandeur, pour puis apres estre (suivant vostre volonté), eslargy et donné au public, quoy qu’il ne soit digne de vostre hautesse, si ne laissera il pas de monstrer et apprendre aux nouveaux maistres d’hostels le contenu de leur charge ; vous me le permettez, Madame, s’il vous plaist, car estant sous vostre protection, il sera exempt de la censure des medisants, et pareillement receu de beaucoup d’esprits curieux qui en pourront faire leur profit. Continuant mes vœux en vous servant fidèlement, je demeureray

Madame,

Vostre très humble, affectionné et
obeyssant serviteur,

Crespin.