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Page:Variétés Tome X.djvu/6

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en moy par vostre faveur, je ne sçay comme quoy recompenser ce vray office de charité que vous avez employé en mon endroit, si ce n’est par des services continuels, suivis d’une parfaite humilité deuë à vostre qualité : ayant desja acquis par vostre bienveillance le titre de maistre d’hostel, charge de laquelle j’estois indigne3, si l’ordre que vous avez estably en vostre maison ne m’y eust dressé et appris ; protestant de vostre prevoyance, est le meilleur que j’aye jamais veu pratiquer, depuis que j’ay l’honneur de servir les grands ; car l’on peut dire avec vérité que vous estes cette femme que le sage appelle forte, capable d’édifier et gouverner la maison du juste, tant il est vray que toute choses sont en la vostre prudemment observées : ce que consi-


peu de bruit, et donna si peu de prise au scandale, que Tallemant ne l’a pas même nommée, Saint-Simon non plus.

3. C’étoit, après celles de l’intendant et de l’aumônier, la plus importante d’une grande maison bien réglée. « La charge de maistre d’hostel, dit Audiger, regarde la dépense générale qui se fait journellement dans une grande maison, suivant l’ordre qui luy en est donné par le seigneur ou son intendant. Pour bien s’acquitter de son devoir, il doit estre expert et capable d’establir ou maintenir le bon ordre dans une maison, et ne point manquer à donner à chacun ce qu’il doit avoir, sans augmentation ni diminution. C’est à luy de choisir de bons officiers tant d’office que de cuisine, et quand ils ne se trouvent pas capables ou qu’ils ne font pas leur devoir, les changer ainsi que les marchands fournissant pour la bouche ou autres, dont il doit prendre connaissance. » La Maison réglée, etc. Amsterdam, 1700,in-8º, liv. I, ch. 13.