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Page:Variétés Tome X.djvu/78

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charongnes et cendres, elles vous seroient trop malaisées à recouvrir ; là ils vous feront de nouveaux miracles et vous donneront de leurs benedictions accoutumées, favorisant vos entreprises par cy après comme par cy devant ils ont fait. Si vous pouvez emmener avecques vous vos predicans frere Bernard34, Rose35, Panigarole36, Ginestre37, Boucher38, et autres pseudoprophètes, avecques vostre grand sacrificateur l’evesque naguères de Lyon, ce seroit un grand bien pour vous et pour nous ; mais il ne faudroit pas laisser en arrière la Junon de vostre chancelier39, ny la fille du president de Neuilly, tant aymée de ses deux pères temporel et spirituel40 ;


34. Bernard de Montgaillard, dit le Petit-Feuillant. C’est à Saint-Severin qu’il prêchoit le plus souvent.

35. Le docteur Roze, évêque de Senlis, grand maître du collége de Navarre, l’un des prédicants ligueurs les plus forcenés.

36. François Panigarolle, cordelier, évêque d’Ast, qui tout jeune étoit venu en France sous Charles IX, pour prêcher le massacre, et y étoit revenu plus tard pour prêcher la rebellion.

37. Jean Guincestre ou Lincestre, curé de Saint-Gervais, et l’un des plus fougueux ligueurs de Paris.

38. Jean Boucher, docteur de Sorbonne, curé de Saint-Benoît.

39. Louis de Brézé, évêque de Meaux, étoit chancelier de l’Union. Qui étoit sa Junon ? Je ne sais.

40. Étienne de Neuilly, premier président de la cour des Aydes, fait prévôt des marchands en 1582 par Henri III, ce qui ne l’empêcha pas de se jeter à corps perdu dans la Ligue, avoit une fille d’une grande beauté. Roze, l’évêque de Senlis, la séduisit et en eut un enfant. On le