Page:Varlet - La Grande Panne, 1930.djvu/119

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réfractaire, un détendeur à hydrogène liquéfié, et un gravimètre breveté…

— C’est vous, monsieur, qui avez fouillé dans mon bagage ! s’écria Aurore.

— Oh, par devoir professionnel.

Le faux valet de chambre souriait avec suffisance. J’éprouvai une envie folle de le gifler.

— Monsieur, m’écriai-je, cet espionnage est odieux ! Mlle Aurette Constantin n’a rien à vous dire.

— Mais Mlle Aurore Lescure en a davantage.

Aurore allait parler, mais la colère m’emporta ; je la devançai :

— Mademoiselle ne vous dira rien. Sortez, monsieur !

— Vous avez tort. Si ce n’est pas moi qui fais parler mademoiselle, ce seront mes collègues… ou les employés de M. le préfet de police. Pour infraction à la loi sur les étrangers ; son passeport n’est pas en règle. La douane aussi aura un mot à dire, au sujet de son appareil et des cosmozoaires qu’elle a introduits en France sans les déclarer à l’arrivée.

Je sentis que je venais de commettre une maladresse, puisqu’Aurore avait résolu hier de subir l’interview. Mais il était trop tard pour me rétracter ; et cet homme allait peut-être se venger… Il me vint une inspiration.

— C’est bien monsieur. Mademoiselle se plaindra demain à M. Cheyne. Nous verrons s’il vous approuvera de dépasser vos instructions.

J’avais mis dans le mille. Pâlissant, le faux valet de