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Page:Varlet - La Grande Panne, 1930.djvu/120

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chambre eut un sourire crispé, qu’il voulait désinvolte et dédaigneux, et s’inclina.

— Monsieur… mademoiselle… puisque ma présence vous est à ce point importune, je n’insiste pas… Au plaisir.

La porte refermée, Aurore battit des mains gaminement, et me dit avec malice :

— Gaston, vous êtes admirable ! Vous avez racheté votre précipitation par une présence d’esprit encore plus grande. Sans reproche, mon ami, n’eût été votre intervention violente, j’aurais donné à cet homme quelques détails sur ma pêche aux météorites, et il serait parti à peu près satisfait… Mais en invoquant le nom de Cheyne, vous l’avez empêché de mettre ses menaces à exécution, Vous l’avez « eu », comme on dit en France, est-ce pas ? Qu’est-ce qui vous a donné cette idée ?

— Son hésitation, quand je lui ai demandé s’il était envoyé auprès de vous par l’Agence América. J’ai cru comprendre que ce reporter n’agissait que de son initiative personnelle, dans l’espoir de tirer de vous un papier qu’il aurait vendu cher à quelque journal. Et, comme vous m’aviez dit que l’Agence América dépend plus ou moins de votre fiancé…

— Vous avez conclu que ce monsieur craindrait d’être sévèrement réprimandé s’il venait à me causer du désagrément. C’est exact. Grâce à vous, mon ami, le voilà éliminé. Il a couru sa chance, et il a perdu. Bon ou mauvais joueur, il doit le reconnaître… Je n’ai plus