Page:Varlet - La Grande Panne, 1930.djvu/228

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« Il faut bien le reconnaître, l’électricité est véritablement devenue, comme on le disait déjà, un peu prématurément, il y a cinquante ans, la reine de notre civilisation, son moteur essentiel. Tout dépend de l’électricité dans le machinisme actuel, tout est lié au fonctionnement de certains appareillages électriques.

« Avec la suppression de l’électricité, tout s’arrête, dans Paris.

« Les moyens de transport : métro, tramways, chemins de fer électrifiés, sont déjà virtuellement abolis, Si les véhicules automobiles ont pu circuler jusqu’à ce matin, c’est parce que l’intensité de leurs sources d’électricité, batteries d’accumulateurs, magnétos, dynamos, est assez faible pour n’engendrer que des variétés de lichen peu exubérantes et relativement bénignes. Mais ces variétés comme les autres produisent des spores, dont la descendance risque d’être calamiteuse. Dans quelques heures, les rues de Paris cesseront d’être contaminées par ce mode de diffusion.

« Quant aux avions, leur cas est spécial, et ils peuvent être tolérés sans danger. Comme ils circulent en l’air, à l’abri de toute contamination nouvelle, il est facile de stériliser leurs dynamos juste avant le départ. C’est d’ailleurs ce qui se pratiquait déjà depuis un ou deux jours au Bourget et à Issy-les-Moulineaux, afin d’éviter que l’encrassement des bougies du moteur n’entraînât en plein vol des pannes, infiniment plus dan-