policier pour emmener la voiture en fourrière, la foule exaspérée y mettait le feu. Des détachements de boy-scouts circulaient en patrouille, armés de vrais brownings, dont ils menaçaient de se servir si la voiture n’obtempérait pas à leur ordre de stopper. Les automobilistes aisés, pour circuler librement, louèrent à la journée un « X » pour se tenir en permanence sur le siège.
Mais il restait dans Paris des sources d’électricité plus considérables.
On ne s’était pas ému ni étonné, dans l’indifférence première de la Grande Panne, de savoir que le télégraphe et le téléphone n’étaient supprimés que pour l’usage public, et que quelques lignes continuaient à servir pour les besoins officiels. Il faut bien qu’un gouvernement gouverne, n’est-ce pas ? Et puisque les précautions voulues étaient prises, il n’y avait pas de mal à ce que ces quelques appareils électriques, convenablement préservés du lichen, continuassent à fonctionner, très au ralenti… Mais, venue la panique, ce point de vue de la sagesse fut oublié. Une bande de manifestants s’agrégea et se porta sur le Central télégraphique, proclamant son intention de détruire les appareils.
Ils ne détruisirent rien ; l’édifice était gardé par une section de mitrailleurs, dont la simple vue suffit à refroidir leur zèle, et les deux pompes à grand débit appelées en renfort de la caserne de Château-Landon n’eurent même pas à entrer en jeu pour venir à bout de les disperser.