Page:Varlet - La Grande Panne, 1930.djvu/33

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grosse comme un ballon de football et portée par un pied articulé. Il tourna des commutateurs, un solénoïde ronfla, des étincelles crépitèrent, l’ampoule s’illumina…

Je regardais, machinalement attentif, comme devant un tour de prestidigitation.

— Et alors ? demandai-je. C’est tout ?

— C’est tout pour l’instant, je suppose. Ces quelques décigrammes de poussière météoritique sont baignés dans un torrent de rayons X, où je vais les laisser toute la nuit. Il est plus que probable que cela ne donnera rien ; mais il y a une chance sur dix mille pour que cela donne quelque chose… Quoi ? Vous m’en demandez trop ! Si je le savais, cela n’aurait plus d’intérêt. C’est précisément le plaisir de l’expérimentation, de nous révéler du nouveau… de l’inattendu. Nous verrons demain.

Je pris congé, sans me douter de l’importance énorme, démesurée, que devait avoir, par ses résultats, la petite expérience d’allure si anodine et insignifiante, commencée sous mes yeux. Et pas plus que moi, en exposant ces quelques granulations noires aux rayons X de son ampoule, le Dr Tancrède Alburtin ne pouvait soupçonner qu’il prît vis-à-vis de la France et du monde une part de responsabilité capitale, en déclenchant l’explosion d’une calamité planétaire amorcée par les soins de miss Lescure, de son père, et généralement de tous ceux qui avaient, d’une façon quelconque et de près ou de loin, collaboré au lancement de la Fusée M. G. 17 et