Page:Vasari - Vies des peintres - t1 t2, 1841.djvu/543

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

traste choquant. Entre les pilastres qui supportent la corniche, il plaça diverses histoires étudiées avec un soin incroyable, et il sculpta de sa main tous les feuillages et les ornements de la porte. Quinze bas-reliefs, dont les sujets sont tirés de l’Ancien-Testament, depuis la Création de l’homme jusqu’au Déluge, couvrent l’architrave et les pilastres sur lesquels repose la corniche. Jacopo rendit là un éminent service à l’art. Depuis les anciens, personne ne s’était occupé de la sculpture en bas-relief, plutôt entièrement perdue qu’écartée de la bonne route. Au-dessus de la porte, il fit en ronde bosse et de grandeur naturelle la Vierge et son Fils, saint Pétrone et un autre saint. Les Bolonais pensaient que l’on ne pourrait jamais égaler les sculptures du maître-autel de San-Francesco, dues au ciseau d’Agostino et d’Agnolo de Sienne ; mais ils reconnurent que celles de Jacopo les surpassaient de beaucoup.

Notre artiste fut ensuite appelé à Lucques. Il y entreprit à San-Friano, pour Federigo, fils de Maestro Trenta del Veglia, une Madone tenant son fils dans ses bras, un saint Sébastien, une sainte Lucie, un saint Jérôme et un saint Sigismond qu’il conduisit à bonne fin. Au-dessous de ces saints, on voit quelques traits de leur vie représentés en bas-relief. Il laissa les portraits d’après nature du donateur Federigo et de sa femme, sur deux grandes pierres sépulcrales, où il grava ces paroles : Hoc opus fecit Jacobus magistri Petri de Senis, 1422.

Jacopo alla ensuite à Florence. Sa réputation