engagea les marguilliers de Santa-Maria-del-Fiore à le charger de sculpter en marbre, au-dessus de la porte de l’église qui mène à la Nunziata, la Vierge portée au ciel par un chœur d’anges. Les attitudes de toutes ces figures sont d’une beauté et d’une souplesse jusqu’alors inconnues. La Vierge est pleine de grâce et de modestie ; on ne saurait rien imaginer de plus ravissant que les draperies qui, tout en la couvrant, laissent deviner ses moindres mouvements. À ses pieds se tient saint Thomas qui reçoit la ceinture. Pendant quatre ans, Jacopo travailla à cet ouvrage avec tout le zèle imaginable. Outre le désir naturel qu’il avait de bien faire, il était vivement aiguillonné par l’exemple des Donato, des Filippo et des Lorenzo Ghiberti. Du reste, ses efforts furent couronnés de succès, car les artistes modernes regardent comme un chef-d’œuvre les sculptures qui nous occupent en ce moment. Vis-à-vis du saint Thomas, Jacopo représenta un ours montant sur un poirier. Cette idée bizarre fut diversement commentée ; nous pourrions aussi de notre côté dire ce que nous en pensons, mais nous voulons que chacun reste libre de s’expliquer comme bon lui semblera (3).
Jacopo retourna ensuite à Sienne, et saisit avec empressement l’occasion qui s’offrit à lui de laisser un souvenir honorable dans cette ville. La seigneurie lui alloua deux mille deux cents écus d’or pour élever une riche fontaine, destinée à recevoir les eaux amenées sur la place, l’an 1343, par Agnolo et Agostino. Notre artiste fit un modèle, se procura