Page:Vasari - Vies des peintres - t1 t2, 1841.djvu/561

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

qu’il fut aidé par le jeune Donatello qui moula en stuc, en plâtre et en brique pilée, divers sujets et ornements en bas-relief que l’on dora ensuite, et qui accompagnèrent admirablement les peintures. Drea Cennini parle longuement dans son livre de ces ouvrages.

Comme il est toujours bon de conserver quelque souvenir de ces anciennes choses, j’ai fait en sorte que, dans le palais de Cosme, on en épargnât plusieurs de la propre main de Dello, qui sont remarquables au moins par la variété des costumes de cette époque.

Dello peignit à fresque, en terre verte, dans le cloître de Santa-Maria-Novella, Isaac donnant sa bénédiction à Esaü (2).

Peu de temps après, il se rendit à la cour du roi d’Espagne où il obtint un crédit qui surpassa toutes ses espérances. Nous ne connaissons pas les ouvrages qu’il laissa dans ce pays ; mais ils durent être bons et beaux, car il fut comblé d’honneurs et de richesses.

Au bout de quelques années, il lui prit fantaisie de retourner à Florence pour montrer à ses amis comment d’une extrême pauvreté il avait su arriver à une grande opulence. Lorsqu’il alla demander son congé au roi d’Espagne, ce généreux monarque ne se contenta pas de le lui accorder gracieusement, mais encore, pour lui témoigner plus vivement sa gratitude, il le créa chevalier.

De retour à Florence, Dello se vit refuser la confirmation de ses privilèges par l’influence de Filippo