Page:Vasari - Vies des peintres - t1 t2, 1841.djvu/728

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Nuova et les deux tours du pont sont également de lui. De retour à Milan, il fit beaucoup de dessins pour le duc et pour la cathédrale de la ville.

À cette époque, on avait commencé à Florence l’église de San-Lorenzo, sous la direction d’un prieur qui se piquait d’étre connaisseur et bon architecte. Déjà on travaillait aux pilastres de briques, lorsque Jean de Médicis, qui avait promis de construire à ses frais la sacristie et une chapelle, invita, un matin, Filippo à déjeuner, et lui demanda son avis sur la nouvelle église. Filippo, vivement pressé, ne put dissimuler les fautes commises par le prieur, homme plus versé dans les lettres que dans les arts du dessin. Jean de Médicis demanda alors à Filippo s’il se sentait capable de faire mieux. Celui-ci répondit : « Sans aucun doute, et je suis étonné que vous ne mettiez pas en avant quelques milliers d’écus pour hâter l’achèvement de cette belle entreprise dont vous êtes le chef. Je suis convaincu que votre exemple ne tarderait pas à être imité par de nobles citoyens qui n’épargneront rien pour élever les chapelles où se trouveront leurs sépultures. Les édifices seuls peuvent transmettre notre mémoire aux siècles les plus reculés. » Animé par ces paroles, Jean de Médicis résolut de bâtir la sacristie, la grande chapelle et tout le corps de l’église, bien qu’il ne fût aidé que par sept familles dont voici les noms : Rondinelli, Ginori della Stufa, Neroni, Ciai, Marignolli, Martelli et Marco di Luca. On s’occupa d’abord activement de la sacristie. Le reste de l’église avança peu à peu. Par la suite, les dimensions