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Sa perte fut sensible à sa patrie, qui rendit plus de justice à son mérite après sa mort que pendant sa vie.

On lui fit de magnifiques funérailles à Santa-Maria-del-Fiore, quoique la sépulture de sa famille fût dans l’église de San-Marco, sous la chaire, du côté de la porte, à l’endroit où l’on voit deux feuilles de figuier et des ondes vertes sur un fond d’or, armes de ses ancêtres, qui étaient originaires de Ficaruolo, château situé sur le Pô, en Ferrarais.

Brunelleschi fut profondément regretté par ses amis, et surtout par les plus pauvres, auxquels ses secours ne manquèrent jamais. Ainsi, en vivant chrétiennement, il laissa au monde un vif souvenir de sa bonté et de ses vertus.

Selon moi, il peut être regardé comme le plus habile architecte qui ait existé depuis les Grecs et les Romains. Il mérite d’autant plus nos éloges, que, de son temps, la manière tudesque était vénérée en Italie, et pratiquée par les anciens artistes, ainsi que le démontrent une foule d’édifices. Il retrouva les corniches antiques, et mit en honneur les ordres toscan, corinthien, dorique et ionique.

Brunelleschi eut un élève connu sous le nom de Buggiano, qui fit le bénitier de la sacristie de Santa-Reparata, orné d’enfants qui lancent de l’eau. Buggiano sculpta également le buste en marbre qu’on voit à Santa-Maria-del-Fiore, sur le tombeau de son maître, placé près de la porte, en entrant, à droite dans l’église.

Les Florentins, pour honorer Brunelleschi après