somptueux ; les chars d’argent et d’ivoire n’étaient pas assez riches ; les chevaux les plus accomplis n’étaient pas assez dignes ; il lui fallait des portiques semés de paillettes d’or, des chars d’or incrustés de pierres précieuses, des attelages de femmes nues choisies parmi les plus parfaites[1]. Les ornements de ses repas d’été changeaient chaque jour de couleur ; les ciselures les plus obscènes couvraient les vases d’argent du poids de cent livres[2]. Des pluies de roses, de violettes et de fleurs les plus rares tombaient des lambris tournants jusqu’à ce que les convives demeurassent pâmés, et à moitié étouffés sur leurs lits d’argent massif[3]. Le nard, le storax et d’autres parfums exquis, renfermés dans des trépieds et des lampes d’or, lançaient des flammes bleuâtres, pendant que se succédaient vingt-deux services entre chacun desquels on se lavait et l’on changeait de femmes[4]. Pour réveiller le palais blasé de l’adolescent, il fallait des murènes engraissées de
- ↑ Habuit et gemmata vehicula et aurata, contemptis argentatis et æratis. Junxit et quaternas mulieres pulcherrimas et binas ad papillam, vel ternas et ampliùs, et sic vectatus est ; sed plerumque nudas, quùm nudum illæ traherent. — Lamprid., Vit. Heliogab., pag. 111. — Scobe auri porticum travit… ut fit de aurosâ arenâ. — Id., pag. 102.
- ↑ Deindè æstiva convivia coloribus exhibuit… Semper variè per dies omnes æstivos… Vasa centenaria argentea sculpta, et nonnulla schematibus libidinosis inquinata. — Ælii Lamprid., Hist. Aug. antè Heliogalab., <abbr class="abbr" title="page">p. 107.
- ↑ Oppressit in tricliniis versatilibus parasitos suos violis et floribus, sic ut animam aliqui efflaverint, quùm crepere ad summum non possent. — Ælii Lampridi, pag. 108.
- ↑ Exhibuit et aliquandò tale convivium ut haberet viginti et duo fercula ingentium epularum, sed per singula lavaret, et mulieribus uterentur ipse et amici cum jurejurando quod voluptatem efficerent. — Id., pag. 111.