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Page:Vasari - Vies des peintres - t3 t4, 1841.djvu/118

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toute leur substance des pillages commis sur les terres de Vasari. Accabler d’invectives le malheureux volé, afin qu’on ne crie pas contre eux au voleur, telle est leur tactique. Mais, au moins, quand on frappe, faudrait-il encore frapper juste. S’ils avaient tant à cœur de jeter maître Giorgio en faute, que ne cherchaient-ils avec un peu de soin ; ils auraient trouvé un bon gros péché que notre conscience nous ordonne de dénoncer, quitte à le leur voir adopter ensuite pour texte d’un rude sermon contre notre malencontreux historien.

Francesco di Giorgio n’est point l’auteur du palais ducal d’Urbin, comme le prétend Vasari. Ce monument était déjà presque entièrement achevé lorsque Francesco y mit la main. Il résulte de renseignements certains, fournis par le savant Bernardino Baldi, que le duc Federigo Feltro, ayant écrit à plusieurs princes d’Italie, dans le but d’obtenir un architecte digne de lui construire un magnifique palais, employa un Esclavon nommé Luciano, que lui envoya le roi de Naples, et qui avait déjà fait ses preuves en bâtissant le château de Poggio-Reale. Ce Luciano eut plusieurs aides ou successeurs, parmi lesquels on remarque Baccio Pintelli, de Florence, dont les services sont attestés par l’épitaphe gravée sur son tombeau, qui existe à San-Domenico. On a attribué le même honneur au célèbre Leon-Battista Alberti, qui, pendant son exil, s’était réfugié à Urbin, mais on ne produit aucune preuve à l’appui de cette assertion. Quant à Francesco di Giorgio, si la part qu’il prit à cette édification se trouve fort