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ANTONELLO DE MESSINE.

Mais, de même que l’on ne dit rien qui n’ait déjà été dit, peut-être ne se fait-il rien qui n’ait déjà été fait. Je ne m’arrêterai pas davantage sur ce point, et je continuerai ma tâche en distribuant des éloges aux hommes qui auront été utiles à l’art.

Sur un sujet aussi épineux et aussi important que celui de l’invention de la peinture à l’huile, nous ne nous sommes point décidés sans mûres réflexions, et sans qu’il nous en coûtât beaucoup, à combattre de front et Vasari, et Morelli, et Lanzi, et plusieurs autres écrivains non moins recommandables par leur esprit consciencieux que par leur érudition. Nous avons dû surtout y regarder à deux fois avant d’entreprendre la lutte contre le très-prudent Lanzi, qui d’ordinaire marche si bien cuirassé, bat en retraite dès qu’il soupçonne le moindre danger, et souvent même se tient dans une réserve complète, se bornant à amener, par d’adroites et habiles insinuations, de plus téméraires que lui à engager la bataille dont il aura tracé le plan, mais dont il craindra les risques. Néanmoins, tel intérêt que nous ayons à éviter nos redoutables antagonistes, nous pousserons droit contre eux, dans l’espoir que la bonté de la cause que nous avons embrassée suppléera à notre faiblesse.

Vasari et, après lui, Lanzi, Morelli, Guarienti et