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Page:Vasari - Vies des peintres - t3 t4, 1841.djvu/295

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que l'on ne saurait rien désirer de mieux. Le Christ, avec une grâce toute divine, ouvre sa robe pour détruire les doutes de son incrédule disciple, dont les traits expriment à la fois l’incrédulité et l’amour le plus vif. Les draperies de ces figures montrent qu’Andrea marchait sur le même rang que les Donato, les Ghiberti et les autres maîtres qui l’avaient précédé. Ce beau groupe, placé dans un tabernacle sculpté par Donato, n’a jamais cessé d’être un objet d’admiration pour les connaisseurs  (3).

Andrea, ne pouvant espérer d’aller plus loin dans cet art, désira obtenir le même succès dans un autre, et se tourna vers la peinture. Il dessina à la plume une bataille d’hommes nus avec l’intention de la peindre. Il fit également les cartons de quelques tableaux d’histoire, et commença même à les colorier ; mais il les abandonna, je ne sais pour quelle raison. Nous conservons dans notre recueil plusieurs dessins de sa main, et, entre autres, diverses têtes de femme dont les coiffures ont une telle grâce et une telle beauté, que Léonard de Vinci les imita toujours. Nous avons encore deux chevaux mis au carreau et une tête de cheval en terre cuite, copiée d’après l’antique. Le révérend Don Vincenzio Borghini possède aussi dans sa collection quelques dessins du Verocchio, parmi lesquels nous citerons un projet de tombeau que notre artiste fit à Venise pour un doge, une Adoration des Mages et une tête de femme d’une finesse inimaginable, peinte sur papier.

Le Verocchio exécuta encore, pour Laurent de