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Page:Vasari - Vies des peintres - t3 t4, 1841.djvu/303

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son développement, exigerait, au lieu de notre cadre étroit et gênant, un volume entier. Nous n’avons donc ici d’autre prétention que d’offrir à nos lecteurs un simple memorandum.

Les Grecs consacrèrent aux divinités, aux héros, et aux vainqueurs dans leurs jeux, leurs premières statues équestres. Patisanias en mentionne deux, qui furent élevées en l’honneur de Castor et de Pollux, dans un temple peu éloigné d’Argos. On les considérait comme les plus anciennes de la Grèce, et on les attribuait à Dipœnus et à Scyllis [1], sculpteurs crétois qui florissaient du temps de Cyrus, c’est-à-dire six siècles avant l’ère chrétienne. Cléosthènes, en récompense de la victoire qu’il avait remportée à Olympie, fut représenté par Agéladas, d’Argos, sur un char attelé de quatre chevaux [2]. Gelon, tyran de Syracuse, obtint le même honneur, ainsi que son frère Hiéron. Le premier se servit de Glaucias, d’Égine ; le second, d’Onathas et de Calamis [3]; lesquels vivaient 468 ans environ avant Jésus Christ. Chez les Athéniens, qui surent graduer les honneurs de façon que l’émulation ne s’arrêtât jamais, la statue équestre, le bige ou le quadrige sur une place publique, dans le Prytanée, ou dans un temple, était la plus haute récompense qu’il fût permis d’ambitionner. On avait soin, comme le confirme Élien, non-seulement que l’image du vainqueur dans les jeux fût fidèle, mais aussi que ses che-

  1. Pausanias, lib. II c. XXII.
  2. Id., lib. V, p. 439.
  3. Id., lib. VI, p. 474.