Francesco Francia naquit à Bologne, l’an 1450. Il
appartenait à une famille d’honnêtes artisans qui, dès
sa jeunesse, lui firent apprendre l’état d’orfévre. Son
esprit vif et élevé, sa belle tournure et sa conversation,
si pleine de charmes et de séduction, qu’elle
avait le don de ramener à la joie l’âme la plus mélancolique,
lui méritèrent l’amitié de plusieurs
princes et seigneurs italiens et étrangers, et enfin
de tous ceux qui le connurent. Bientôt il se sentit
à l’étroit dans son métier d’orfévre, et tout en continuant
de l’exercer, il s’appliqua au dessin et y réussit
parfaitement, comme le prouvent divers ouvrages
en argent, et particulièrement quelques nielles admirables
que l’on peut voir à Bologne, sa patrie.
Il renferma maintes fois vingt figurines merveilleusement
belles et proportionnées dans un espace de
deux doigts de hauteur sur un peu plus de longueur.
Il fit aussi une foule d’émaux sur argent qui
furent détruits lors de l’expulsion des Bentivogli.
Et, pour tout dire en un mot, il exécuta mieux que